Marteau, burin et bec Bunsen

Le village d’Innertkirchen dans l’Oberland bernois est le point de départ pour deux cols importants, le Grimsel et le Susten. Tant que ces deux passsages à travers les Alpes sont ouverts, des milliers de véhicules passent dans le village pour s’y rendre. Il est donc essentiel de bien indiquer l’état de la route.

Il n’est pas difficile d’imaginer un scénario catastrophe: le temps change soudainement et des chutes de neige importantes rendent les cols impraticables en très peu de temps. Christof Ott, inspecteur des routes adjoint pour l’Oberland Est, donne alerte. Une demi-heure plus tard, deux ouvriers se mettent en route pour changer les panneaux correspondants sur les indicateurs des cols et indiquer que ceux-ci sont fermés. Parce ce froid, les escaliers et l’estrade sont très glissants, en plus il faut dégivrer les panneaux à changer à l’aide d’un bec Bunsen et pour les démonter, il faut aussi un marteau et un burin. Pendant ce temps, plusieurs gros camions ont évdiemment traversé Innertikirchen; ils devront tant bien que mal faire demi-tour sur les étroits lacets du col…

C’est déjà de l’histoire ancienne

Mais ce scénario a littéralement disparu comme neige au printemps. On savait déjà que les panneaux existants, montés en 1985, ne satisfaisaient plus aux exigences actuelles, entre autres en matières de rétroréflectivité. Bernhard Brunner, collaborateur technique au Service des ponts et chaussées du canton de Berne, a contacté SIGNAL SA. Les différentes possibilités on été discutées lors d’une première visite sur les lieux. Ne serait-il pas possible de travailler avec une signalisation à LED, comme elle est utilsée sur l’autoroute? Manuela Gygi, coordinatrice de projet à Büren a.A., a calculé les deux variantes et présenté deux offres au client: d’une part, une variante statique avec de nouveaux panneaux, dont la rétroréflectivité correspondrait aux nouvelles normes, et d’autre part une version dynamique avec une signalisaton à LED qui se contrôlerait par téléphone portable ou navigateur internet par le biais d’un logiciel basé sur serveur. Le client a choisi cette seconde variante: « les tableaux électroniques coûtent certes leur prix, mais elles rendent service à toutes les parties prenantes », dit Bernhard Brunner.

Des avantages concluants

Différents aspects ont été déterminants pour la prise de décision. « Le plus important, c’est la sécurité des employés de la voirie. Le travail sur les anciens tableaux, hauts de quatre mètres, n’était pas seulement pénbile, mais carrément dangereux en hiver », insite Manuela Gygi. Un autre grand avantage est que la signalisatoin peut être adaptée en une minute à peine. Les manoeuvres difficiles pour faire demi-tour aux abords des cols sont donc du passé. Autrement dit, comme Bernhard Brunner l’a expliqué récemment dans la revue « TBA express »: « les nouveaux tableaux permettent non seulement de fermer certains tronçons, mais aussi d’indiquer simultanément et en temps réel des chutes de neige, du verglas ou un autre danger sur la route ». Et Manuela Gygi conclut: « notre client joue ici un rôle de précurseur peut-être que les autres inspections des voiries se laisseront inspirer. »

Avant les grosses neiges

Le timing du projet était quelque peu sportif. « La commande a été passée en juillet 2018, et il s’agissait évdemment d’être prêt avant la première grosse neige », raconte Manuela Gygi. C’était d’autant plus un défi qu’il s’agissait de pièces uniques, adaptées de la technologie des panneaux autoroutiers. Les tableaux étaient assez stables à planifier, mais il fallait aussi que l’électronique reste accessible pour les travaux de maintenance. « Pour finir, nous avons pu monter la nouvelle signalisation sur le routes des cols à fin novembre, sous la direction de Patrick Schumacher, responsable de projet Système&Solutions, en présence du client. Ils ont fonctionnée parfaitement dès le début, et la neige pouvait arriver à sa guise », raconte Manuela Gygi.